Au portail ouest, on me dit que la météo est peut-être différente de l’autre côté de cette petite barrière de montagne. Oui elle l’est… En pire. Le ciel est bas, très bas.
Ce tunnel est plutôt marrant. Il n’a qu’une voie, mais une double utilisation. Trains et véhicules. Du coup, chacun a ses propres horaires. Ne pas les manquer, sous peine d’attente.
Mais le lendemain, la météo est toujours aussi grise. Il nous faut franchir un tunnel pour atteindre la petite ville.
Nous partons finalement assez tard pour remonter la péninsule en direction de Whittier.
Nous aimerions faire la sortie en mer pour aller voir les « tide glaciers ». Ces fameux glaciers qui viennent mourir dans la mer.
Heu enfin, disons que désormais on est rôdé. Pas de poissons, mais beaucoup de rires et plaisir.
Les prises, ce sera pour le prochain galop.
Pas de photos des saumons, elles étaient floues…
et finalement une demi-journée de pêche au bord de la rivière Kenai.
Alors que nous allons à nouveau longer la «Kenai River», haut lieu de la pêche aux saumons, Célia nous fait la proposition de nous arrêter dans un Walmart et aller voir le matériel de pêche. Il est vrai qu’aux prix où ils proposent les sorties pêche, nous pourrions tout aussi bien acheter notre matériel et nous improviser apprentis pêcheurs.
Aussi tôt dit, aussi tôt fait. Un passionné de pêche nous renseigne avec enthousiasme. Nous achetons le matériel. Ils nous donnent les premières infos incontournables. On utilise Youtube pour se familiariser avec les nœuds. Pour le reste, on utilise la pratique : Learning by doing. And watching les pro.
Résultat... une journée de jass pour cause de grosse grosse pluie, une rencontre avec un couple de brésilien sur les routes aussi ...
Nous visitons à pied le centre historique essentiellement intéressant pour ces anciens bâtiments et quelques églises orthodoxes.
Nous arrivons finalement à Kenai. Avec env. 7500 habitants, elle est du reste la ville la plus importante de la péninsule.
Nous continuons notre route en direction de la plage de Kalifonsky puis remontons sur Kenai.
La météo est malheureusement à nouveau mitigée. On dirait que les périodes de soleil jouent au yo-yo avec les périodes grisâtres.
Malgré ce temps, nous profitons du très joli panorama sur le voisin au-delà de la baie, le parc national du «Lake Clark ».
Nous quittons Homer le lendemain, toujours par la Sterling Highway. Direction Ninilchik et sa petite église russe orthodoxe. Ici il y a beaucoup de descendants russes. Cela ne fait guère que 150 ans que les russes ont vendu l’Alaska.
Ninilchik, une église russe
Du coup, on décide de ne pas rester et ferons un autre essai sur la face opposée du «Prince William Sound», à Valdez...
Mais avant, voici nos bivouacs de cette belle Kenai Peninsula
Alors, quand un gros mâle arrive, les plus jeunes, souvent plus joueurs, font place. Ou comprennent vite...
Difficile de décrire l’exceptionnalité de la journée.
Il ne reste plus que le retour. Et quoi de mieux pour finaliser une telle journée qu’un vol dans une météo ensoleillée nous offrant à nouveau des perspectives justes grandioses. Des jeux de lumières et de couleurs !!!
et n'oublions pas ce mâle qui approche dans notre direction !
Nous continuons d'observer et remarquons plus plarticulièrement les joueurs, ...
celui qui, lui aussi, observe, caché derrière son talus, ...
Nous ne sommes pas dans leur liste de menu. Le seul risque serait de les confronter. Chose que nous ne souhaitons pas. Et les consignes sont toujours les mêmes. Faire du bruit afin d’identifier notre présence. Et en cas de rencontre proche, ne jamais courir, lever les bras, parler à l’ours et reculer gentiment pour lui laisser de l’espace.
L’accès si naturel à cette observation ferait presque oublier parfois que nous sommes en milieu sauvage et non dans un zoo ou au cirque… Il n’y a aucune barrière ou autre protection. Ni arme à feu, ni «bear spray». Bon… le guide a l’air de connaître. Il nous explique l’importance de leur laisser leur espace. Et ainsi, il n’y a jamais d’affrontement.
Bref, nous passons plus de 5 heures sur leur territoire.
C’est juste incroyable. Magique. De toute beauté. On apprécie chaque seconde et on se rend compte combien nous sommes des privilégiés de pouvoir profiter de tels moments. On est assis dans l’herbe à les observer.
Nous voyons durant toute la journée une bonne vingtaine d’ours. Des bruns, des plus clairs aussi. Ici, il n’y a pas d’ours noir. Ils se font tuer par les bruns et grizzlis, bien plus gros et puissants qu’eux.
Les mâles sont impressionnants. Même si on n’irait pas faire risette avec une femelle…
Les mâles du reste ne sont pas du genre vie de famille. Pour eux, tout ce qui ne respecte pas leurs envies, visions, est un manque de respect, punit de… mort.
Il cherche et peut suivre une femelle pendant plusieurs jours jusqu’à ce qu’il puisse se l’approprier. Et à ce jeu, les jeunes arrivés 6 mois plus tôt ont tout intérêt à apprendre les règles rapidement, sinon bye bye.
découvrir le sourire illuminant le visage de chacun.
Sur le sable, il y a nombre d’empruntes. Ours et loups en quantité. Quelques unes de moose, plus rares, sans doute pas le meilleur des endroits pour eux pour vagabonder. Le lieu est très ouvert.
Nous tombons rapidement sur notre premier ours. Une femelle en l'occurence.
Durant cette période de l’année, les ours raffolent de cette herbe maritime. Certes ils préfèrent le saumon, mais c’est encore un peu tôt dans la saison. Et l’endroit est très réputé pour la richesse de cette herbe.
C’est pour nous tous une première expérience qu’un décollage et atterrissage (amerrissage) avec un hydravion. Fun.
Le temps pour le pilote d’ancrer et sécuriser notre moyen de retour, nous remontons le lit de la rivière.
Le vol en lui-même est déjà un rêve. On quitte Homer et la côte de la Péninsule avec une vue extraordinaire sur le nord. Montagnes, volcans, glaciers…
Des variations et enchainements de couleurs et de perspectives. Nous sommes le visage collé à notre hublot et lorsque nous le quittons ce n’est que pour
Nous avons rendez-vous ce matin même avec… notre pilote et guide. 2 autres personnes sont de la partie.
Nous mettons nos «bottes cuissardes» imperméables qui nous permettront le cas échéant d’évoluer dans l’eau et marais.
Avec notre hydravion, nous joignons en une heure et quart une petite rivière bordant la côte sud de Katmai. Endroit où nous nous posons. Katmai se trouve juste légèrement au nord de l’île de Kodiak.
Il est temps de passer au plat de résistance de la région !
Nous avons réservé pour le samedi 17 une sortie exceptionnelle. A environ 200 km à l’ouest se trouve le parc national de Katmai. Il est particulièrement sauvage et un paradis pour la vie animalière et tout particulièrement les ours. La chasse y étant interdite.
Katmai National Park & Preserve
Egalement une jolie rencontre avec un ancien médecin et son épouse qui a fait toute sa carrière chez les Esquimaux. Il en deviendra du reste un spécialiste qui témoignera de son expérience à l’OMS à Genève.
Une jolie ballade entre terre et eau, depuis le Visiter Center, nous dégourdit les jambes :-)
... et le Land's End, portant bien son nom puisque qu'il s'agit de la plage du bout du Homer Spit ! C'est ici que nous rencontrons à nouveau notre ancien médecin !
La presqu'île, Homer Spit, nous fait découvrir le Dawg Bar, où nous ne pourrons à nouveau que jetter un oeil avec Cécile, Célia nous attendant à la porte !
On le rencontrera par 2 fois et ce fut une vraie belle rencontre avec un regard pointu sur les défis et dérives du monde moderne.
En même temps, il est emballé et très envieux de notre voyage.
Il y a notamment un point de vue, sorte de belvédère d’où on profitera du soleil un peu plus longuement… hmmmm.
Homer sous le soleil, c’est vrai, ça en jette. La mer, des montagnes et pics enneigés, des glaciers, des petits lacs, une presqu’île, bref une carte postale dont on fera le tour tantôt avec notre Tanière, tantôt à pied.
Une fois n’est pas coutume, notre bivouac est dans un camping. Rustique… et tranquille… et quelle vue… Délicieux. Nous y restons 3 nuits.
Cet immense territoire regroupe plus de 75 % de tous les volcans actifs ou dormants au monde.
L’Alaska ne recense pas moins de 130 volcans actifs. Essentiellement concentrés le long de cette chaîne d’îles et montagnes que sont les Aleutian. Il s’agit de cette étroite bande d’îles qui file en arc de cercle vers l’ouest en continuité de l’île réputé de Kodiak.
Car l’Alaska est l’extrémité du «ring of fire» (anneau de feu) qui n’est autre qu’un immense arc partant de la Nouvelle Zélande. Il remonte la côte est de l’Asie en direction de l’Alaska et s’étire également tout au long de l’Amérique du Sud en remontant sur son nord.
... nous sommes à nouveau en route pour Homer que nous atteignons par la hauteur dans une météo exceptionnelle.
Allez on descend. Une fois en bas, j’en suis sûr, on ne remontera pas. Peut-être en marche arrière.
Mais d’ici demain, apprécions le lieu et les gens. On commence avec les pêcheurs-campeurs juste à côté de nous. Et on profite parallèlement du splendide panorama.
Le lendemain, nous nous informons pour une petite sortie pêche aux saumons. Mais les prix, heu… sont plutôt dissuasifs. Pour une journée sur une barque à rames avec un guide, il faut compter pour nous trois, 900 $ ! Alors, on laisse tomber, car nous avons d’autres projets en tête, dont celui d’un autre vol et d’une journée très spéciale. Mais c’est pour plus tard.
Mais bref, ce paysage disais-je donc… Hé bien on en profitera jusqu’à fort tard. Couché à… 04h30. Y faut dire qu’à minuit et demi, un des responsables pompiers de Anchorage qui descend toujours ici avec son RV, nous invite pour une bière. Bon il n’est pas avare de bières… Extra. On repartira avec un superbe filet de flétan et une recette que nous essaierons le lendemain. Et… une personne de plus qui est prête à nous aider et nous tracter. Bonne idée que d’être descendu cette petite colline. De retour à 3h00 dans la Tanière, Célia nous popose une partie de Jass.
D’ici, on peut voir 4 volcans, appelés les 4 géants dormants. Il s’agit du St-Augustine (env. 1250 m), une île donnant sur notre sud, du Mt Iliamna (env. 3000 m) bien face à nous, du Mt Redoubt (env. 3050 m) légèrement sur notre nord et plus au nord encore, du Mt Spurr (env. 3300 m).
Nous continuons donc notre chemin et à environ une trentaine de km de Homer, nous décidons de nous arrêter dans un superbe bivouac. Directement sur la plage. Le seul hic est que le chemin, certes court environ 300 mètres, est très raide, en gravier, et conseillé aux seuls 4x4. Je jette un œil à pied. Suis très septique sur nos chances de remonter sans aide, mais bon, il est temps de mettre en pratique une belle philosophie. A chaque problème une solution, et s’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème. Je discute avec un gars qui descend avec son pick-up. Un sexagénaire enjoué qui me dit, nothing ventured, nothing gained (qui ne tente rien, n’a rien).
Excellente nuit et grâce mat. On apprécie nos stores. Car ici, même à 4 heures du mat, il ne fait pas encore nuit ou il fait déjà jour, c’est selon.
Bref, le matin, ce ne sera ni nos voisins pêcheurs, ni notre pompier qui nous aideront.
Non. On ne réussira pas seul non plus ;-)
Ce sera tout simplement un gars sympa qui lui descendait. Il a vu que ça ne passait pas. Ni en avant, ni en arrière. Hop en 2 temps 3 mouvements, je sors mon câble, on s’accroche à son pick-up et ...
En route, nous nous arrêtons tout proche d’une rivière hautement réputée dans le monde averti des pêcheurs, la Russian River.
Il n’empêche, alors que nous sommes sur le chemin du retour en file-indienne et que nous faisons justement un détour pour leur laisser suffisamment d’espace…
Je ferme la marche et entend derrière moi un bruit sourd et je sens le sol comme trembler. Je me retourne et je vois 2 ours se courir après. Le premier passe en trombe, alors que le suivant s’arrête net. Me fixe. Il fait encore un pas vers moi. A ce moment, il est à peine à 7 ou 8 mètres. La pompe passe de 70 à 200 en un quart de seconde ! Je crie «BEAR». Tout le monde s’arrête. Pendant encore une seconde il reste là. Une seconde qui semble des heures… puis il rebrousse chemin. Ce fut, heu comment dire… plutôt stressant.
Mais ça a aussi clôturé une journée absolument géniale. Une opportunité exceptionnelle de profiter de ces magnifiques animaux.
Kenai Peninsula et l'incroyable
Katmai N.P.
KENAI PENINSULA : Seconde partie
L'essentiel n'est pas d'ajouter des années à sa vie, mais de la vie à ses années