Avant d'atteindre le Gros Morne, nous ferons de l'intendance et un petit bivouac sympathique au bord d'un lac... infesté de black flies! ! ! le Sandy Lake.
En attendant la suite, nous partageons avec vous ces quelques beaux bivouacs :
Une sorte de science fiction s’enchaîne…
Elle me dit. Oh vous auriez pu vous parquer sur la route; mais je ne voulais pas géner; never mind… J’appelle mon père; ah bon ? Mais oui. Vous avez une pelle ? Oui je vais chercher. Je sors mes plaques de désensablement. Austin, le père, un contemporain, arrive. Ah vous en faites pas, on a l’habitude. Je suis désolé, je voulais voir l’iceberg… ah oui ? Je sais ils sont beaux n’est ce pas. Donnez-moi cette pelle et allez vous promener et voir les environs… je m’occupe de tout… Mais non… Si j’insiste… faites-moi plaisir…
Alors que nous roulons, je vois de la fenêtre un iceberg, il me semble énorme… Ah, j’aimerais bien le voir de plus prêt. Une première route ne donne pas la bonne perspective. Là, un second chemin. Ah, je ferai le reste à pied. Le temps de parquer la Tanière sur le côté de la route pour ne pas gêner… et… complètement enlisé. Impossible de bouger. Rahhhhh… Mais à peine dehors, la voisine est déjà là.
Bref, après notre petite ballade, on sort finalement rapidement le camping-car en ayant pellé pour dégager la roue arrière complétement prise, et à l’aide du câble et de son gros pickup, on ressort facilement.
Il faut le dire, les gens ici sont particulièrement gentils et comme ils disent, why not being nice ?
Mais quand même, le gars qui vous aident à vous sortir d’une galère en prenant la pelle, en vous engueulant presque de ne pas prendre le temps de visiter le coin et voir l’iceberg pendant que lui bosse, qui vous fait faire un tour du coin dans son pickup et qui, en partant, vous donne une pleine gamelle de « snow crabs » qui feront le bonheur de Cécile pour le dîner du lendemain, y a qu’ici. Thanks again Austin !!! Finally, getting stocked end up to be fun… ;-)
Ryan est le nom de famille d’un commerçant qui fît fortune dans le commerce de la pêche. On peut visiter les bâtiments d’époque qui sont transformés en musée et retracent la vie de sa société et en même temps toute l’histoire de 5 siècles de pêche ici sur Terre Neuve et la côte est. Une visite vraiment intéressante avec une foule d’infos et de tranches de vie. Un très bon moment.
Dans la ville de Bonavista, nous visitons également l’établissement Ryan, que nous rejoignons en passant par le port. Ils sont en train de décharger des "snow crabs", nous profitons du spectacle.
... Nous visitons du reste l’après-midi une réplique à l’échelle 1-1 de son bateau, le Matthew. L’histoire retient qu’il rentra en Angleterre, obtint un nouveau bateau et des fonds pour revenir sur cette péninsule. Il y arriva à nouveau quelque 2 ans plus tard et disparu en mer…
Au réveil, le brouillard est heureusement loin. Cela nous permet une ballade le long de la côte et vers le phare.
On y voit la statue de John Cabot, explorateur italien, né à Gènes sous le nom de Giovanni Caboto, mais rebaptisé à l’anglaise, car envoyé par la noblesse britannique à la découverte de l’Atlantique du Nord. Il découvrit cette région en 1497...
Bonavista, son Cap et sa ville
Nous mettons le cap sur l’extrémité de la péninsule. Au fur et à mesure que nous approchons du Cape de Bonavista, un brouillard de plus en plus épais nous entoure. Nous trouvons un bivouac proche d’un parc et aussi un peu protégé de la corne de brume que nous percevons du phare. Il faut dire qu’elle va sonner toutes les 20 secondes toute la nuit… alors autant prévenir un chouillat ;-)
Alors que nous préparons notre repas, nous apercevons un coyote… Dommage, il est rapide, pas le temps de prendre l’appareil qu’il est déjà loin.
Puis nous filons en direction de la péninsule de Bonavista. Notre premier arrêt se fait dans le petit village de pécheur de Trinity. Charmante bourgade, ainsi nommée apparemment parce que Gaspar Corte Real l’aurait visité en 1501… le dimanche de la Trinité.
Quoiqu’il en soit, la météo mitigée ne nous retient pas à l’intérieur et nous partons pour une sympathique petite rando qui monte au somment de la colline derrière le village. Nous continuons pour faire une boucle en revenant par la mer, qui n’est du reste jamais loin tant on a l’impression d’en être entouré.
Sur la route, depuis Hearth's Delight, lieu où nous avons passé la nuit devant une vue superbe vue ...
... nous nous arrêtons quelques minutes à Cavendish pour ses 3 petites cabanes de pécheurs posées sur la plage et entre la mer et ce petit étang. Dommage que le soleil ne soit pas présent, mais ça donne quand même…
En route pour le grand parc national de Gros Morne, nous en traversons un plus petit, celui de Terra Nova. La météo n’étant pas encore au beau, nous n’y ferons qu’une courte halte. Nous choisissons de nous rendre à Blue Hill pond lookout. Un point de vue à l’écart de la route principale. Et là, quel délice et luxe. Seuls au sommet de cette petite montagne, nous dégustons un excellent « Nespresso » what else Georges ?... assis sur ces sympathiques fauteuils rouges ! Une pensée toute particulière pour « les Peinado »…
Cette année, ils fêtent les 150 ans de ce défi et du premier message retranscrit alors que nous envoyons aujourd’hui des milliards de mails, photos, fichiers et autres données électroniques quotidiennement depuis nos portables… enfin quand le wifi fonctionne bien, n’est ce pas !!! :o))
Si Marconi a réussi au début du XXème siècle une première liaison sans fil, il y eut au XIXème un autre défi. Celui de réussir à faire passer des messages outre mer. La technique du morse fonctionnait bien… sur terre. Car la pose de câble et respectivement les réparations étaient faciles. La traversée de la mer était une toute autre histoire. A tel point que certains se ruinèrent et d’autres furent pris pour de vulgaires menteurs.
Nous reprenons donc la route pour aller visiter le musée de la station relais de Heart’s Contents.
Bien sûr la météo a joué un grand rôle, mais ce fut une belle découverte que cette ville et extérieur de St. John’s.
D’ailleurs, les autochtones ne s’y seront pas trompés, nous aurons droit à un défilé de motos, voitures anciennes, sportives, pick up et autres décapotables.
Nous clôturons ce dimanche en nous offrant un très bon restaurant. Homard pour Cécile et Saumon de l’Atlantique pour moi. Au sortir, en discutant avec des gens du coin, ils m’avoueront « Oh yes, we love our cars and motorcycles, and we love to take them out whenever the sun is out too”. Témoin d’une météo qui se veut parfois très capricieuse par ici.
Ce que nous expérimenterons dès le soir depuis Signal Hill : la montée du brouillard... et le lendemain… il devait faire beau et il pleut et le brouillard est toujours là...
... Le port est très préservé par un goulet relativement étroit qui y mène. Les collines avoisinantes donnes un caractère vraiment sympa à cette ville d’env. 170'000 habitants, mais dont le centre est plutôt petit et mignon. De jolies maisons colorées s’étirent dans le prolongement du port et sur les côtés très en pente. Une vraie « vieille ville » comme on en croise peu de ce côté-ci de l’Atlantique.
Nous débutons par Signal Hill, ici même où un italien du nom de Marconi réussi pour la première fois, ce qui est aujourd’hui notre quotidien, et ce le 12 décembre 1901, une liaison sans fil entre St. Johns et Poldhu en Angleterre. Certes, il ne s’agissait que de la lettre « S » en morse, mais le signal avait passé… sans câble. Ca fait rire aujourd’hui, nous qui utilisons nos portables pour un oui ou un non, mais tout de même… Quelques photos qui expliquent les étapes.
et le lendemain, en ce dimanche 12 juin, un soleil radieux, une température fraîche et une superbe journée de marche.
Une petite ballade en soirée, un bon repas ...
Ce soir depuis notre bivouac à Signal Hill (St. John’s), je fais un pointage sur notre GPS. Un détail révélateur sur l’incroyable taille du Canada. En ligne droite, nous sommes à 4'416 km de St-Légier (Notre village en Suisse), alors que nous sommes à 5'020 km de Vancouver !
Signal Hill et St. John's
Après avoir gravi la colline, 160 mètre d’altitude hihi, nous redescendons sur l’autre flanc pour rejoindre finalement la ville ...
Il y a aussi des bunkers de la seconde guerre mondiale.
Hé oui, les U-Boat allemand chassaient loin dans l’Atlantique Nord pour empêcher le ravitaillement de l’Angleterre.
Il y a l’ancien phare dont la maison attenante a été réaménagée telle qu’elle était à sa mise en service en 1839. Une famille vivait là, seule… avec un aide pour le phare. On apprend que cette position a été tenue de père en fils pendant 7 générations jusqu’à l’automatisation en 1955 du nouveau phare.
Notre premier arrêt se fait au Phare-de-Cap-Spear.
La particularité du site… le point le plus à l’est de l’Amérique du Nord.
Mais surtout, on voit quelques très beaux icebergs dans une superbe météo, quel délice… et on aperçoit quelques baleines qu’on suivra un moment mais qui resteront discrètes… Patience, nous sommes sûrs qu’on en verra plus tard.
Alors, nous reprenons la route le lendemain vers St John’s la capital de Terre Neuve.
Nous partons pour St Vincent’s. Cette petite commune au sud de la péninsule est un endroit idéal pour observer les baleines depuis la plage. Nous y allons sans grands espoirs, car elles ne sont pas supposées venir avant fin-juin. On verra… et on ne verra rien… snif en tout cas pour cette fois.
C’est mieux le lendemain et nous pouvons découvrir ce rocher où vivent quelques mois par années 70'000 oiseaux, dont des fous de Bassan. Même si nous ne sommes pas des amoureux acharnées des oiseaux, le spectacle est saisissant et vaut vraiment le détour. D’autant qu’il s’agit d’un endroit exclusif ici en Amérique du Nord, tant par le volume d’oiseaux et la beauté du site que pas son accessibilité.
Notre route joue avec la pluie et le brouillard et nous ne voyons pas grand chose lorsque nous arrivons au Cape St-Mary… Espérons que le temps se lèvera, car… ici se trouve un « Bird Rock ». Mais notre première rencontre se fera avec des chèvres en libertés...
Si les oiseaux sont si nombreux, c’est simplement lié à la composante particulière du site. D'une part, la rencontre du climat « chaud », le Gulf Stream, et froid, le Labrador, d'autre part l'absence de prédateur. Cette constellation donne foison de nourriture et plancton. Que du bonheur pour ces oiseaux et on s’en rend compte tant ils jouent avec le vent. Superbe.
Avec des victoires et des défaites de part et d’autres. Il faut dire que l’est du Canada, du reste comme le nord est des USA, fut convoité âprement entre le XVIème et début du XVIIIème siècle par ces 2 pays. Mais paradoxalement, ce sont les évènements européens et surtout la signature du fameux traité d’Utrecht qui scellèrent la donne ici. Si je dis le fameux traité, c’est que c’est déjà celui-ci dont nous avions parlé par rapport à la situation de Gibraltar au sud de l’Espagne. Comme quoi en 1713, on ne le savait pas encore, mais la mondialisation était en marche avant même l’ère de la révolution industrielle.
Nous nous rendons à Placentia où nous visitions Castel Hill, un site historique national. Malheureusement, la météo aujourd’hui n’est pas très heureuse. Et nous ne pourrons pas vraiment profiter de la belle vue offerte depuis le site, ni des paysages de la route et côte que nous allons faire après la visite en direction du Cape St. Mary’s.
Bref Castel Hill a été construit par les français avant la forteresse de Louisbourg, mais il s’agit ici d’un fort. On retrouve le schéma habituel… Les français construisent les fortifications. Et s’en suivent des combats entre eux et les anglais.
... et il est temps pour nous de reprendre la route en direction de la péninsule d’Avalon, à l’extrême sud-est de Terre-Neuve.
Un petit détour à l'extrême pointe de cette presqu'île ...
Notre sortie, nous l'avons réservée chez Captain Dave, un ancien pécheur, garde côte certifié et bout en train fraîchement septuagénaire (www.primeberth.com). Si vous venez voir les baleines et/ou iceberg (mai-juillet), faites le tour avec lui, en premier lieu ce n’est pas un bateau-touriste et il prend le temps.
Le Groenland, d’où proviennent ces icebergs vieux de 10'000 ans, en produit environ 40'000 par an et quelques centaines finissent par arriver dans les eaux de Terre Neuve et bien sûr du Labrador plus au Nord.
One of a kind ! Un must ! C’était juste top de chez top. Alors, c’est peut-être un peu naïf de notre part, mais je ne pensais pas pouvoir découvrir un tel spectacle à une aussi courte distance de la terre ferme et à une latitude aussi au sud. Imaginez de telles monstres remontants les eaux de la Tamise à Londres ou flirtant vers la Gironde à Bordeaux !
Bref, hormis le très bon moment que l’on passe avec lui, la sortie est fabuleuse et on en prend plein les yeux ! Oui on sait… y a beaucoup de photos, mais c’est notre site quand même mdr… Et puis soyons heureux, car seul 10% de l’iceberg est visible, le reste est sous l’eau. Quand à la fonte propre, on peut dire qu’ils se disloquent plus qu’ils ne fondent. De plus en plus petit, ils finissent par redevenir eau.
Ballade à pied et le lendemain une sortie en bateau pour aller les voir de plus près...
Après un peu d’intendance, nous mettons le cap sur Twillingate. Ce petit village posé dans une région composée d’un chapelet de presqu’îles est réputé pour les icebergs… hmmm. On est très excité à l’idée d’en voir. Et alors que nous sortons d’une de ces très nombreuses forêts et que nous traversons justement un passage entre « 2 îles », je vois de la glace, puis un peu plus, et plus gros et là, tout d’un coup il y a 2 beaux icebergs. Quelle excitation !
Nous nous préparons une sorte de « planning », rien de graver dans le marbre, mais nous devons être le 15 juillet prochain à Trois Rivières au Québec pour récupérer Célia et nous avons tout de même quelques milliers de kilomètres de routes et une foule d’endroits où nous voulons aller.
Quelques infos générales tout d’abord. Newfoundland Labrador (Terre Neuve Labrador) est la dernière Province à avoir rejoint le Canada en 1949. 405'702 km2 pour 526’977 habitants. Le surnom local de la Province est « The Rock ». 17'542 km, la longueur du littoral… tout de même. La péninsule d’Avalon sur l’île de Terre Neuve regroupe env. 50 % de la population (La capital St-John’s s’y trouve) alors que le Labrador avec plus de 70 % de la superficie de la Province n’a que 5 % de la population. En plus clair, imaginez la taille de l’Italie avec… quelque 28'000 habitants… On ne va pas se battre !
Pendant la traversée jusqu'à Terre Neuve, il y a des baleines qui nous accompagnent, c’est vraiment top, dommage pas de photos, par contre l’arrivée coïncide avec de la neige sur le flanc des collines environnantes de Port aux Basques. Ainsi nommé, car les Basques venaient y pécher et passer l’été à la fin du 16ème siècle. Bref, ce n’est pas tant de voir de la neige qui nous interroge, mais d’en voir début juin à une altitude de… 100 mètres…
Cette station est la première reliée à l’Angleterre en 1866. A son apogée, il y eut quelque 300 collaborateurs qui transmettaient ou retranscrivaient les messages. Une visite hors du temps.
Terre Neuve, première partie
L'essentiel n'est pas d'ajouter des années à sa vie, mais de la vie à ses années