Il est temps pour nous désormais de reprendre la route et abattre les quelques 280 km et 3h40 de route annoncé par notre GPS.
Nous dormons non loin de l'aéroport, sur la commune de Saint-Aignan-Grandlieu.
Samedi matin le 24 octobre, quoi déjà... Dianne à 05h30. Direction aéroport. Je dépose Cécile et Célia. Moi je vais essayer de parquer la Tanière. Pas facile... Souvent les parking sont limités en hauteur. Ce sera à prendre en compte au fur à mesure des pick up et déposes de nos proches aux aéroports.
C'est pas facile de dire au revoir à ma fille. Je me revois au début des années 80 quand j'étais parti une années aux USA. Eloignement géographique et émotions forment des synergies qui vous touchent droit au coeur !
Célia marque le pas aussi, mais elle monte fièrement le dernier escalier qui nous sépare pour ces 8 prochaines semaines. Elle s'en va prendre son premier vol toute seule, putain ça me fout un coup de vieux, merde quoi le temps passe !
En début d'après-midi, nous escaladons les 307 marches du phare pour profiter d'une vue magnifique sur le large et les terres.
Il a été inauguré en 1897 et a une hauteur de 65 mètres. Par temps clair, ses 2 lampes sont visibles jusqu'à 50 km.
Le lendemain et pour ce dernier jour avec Célia, nous rejoignons la pointe de Penmarch'h. Nous parquons notre Hymer au pied du phare d'Eckmühl. En attendant la visite, il ouvre à 14.00, nous marchons en direction du port des marins pécheurs en passant par la chapelle notre Dame de la Joie. Nous profitons aussi du marché local qui se trouve sur la place du port.
On a la chance d'avoir une météo qui joue avec les couleurs, et le blanc des maisons que les rayons du soleil illuminent, ressort d'autant plus fort dans un ciel parfois anthracite.
Après cette heure et demie de ballade, il est temps de reprendre la route en direction de Penmarch'h. Arrivés à proximité, nous passons à la pointe de la Torche. Il y a 2 plages et... pleins de surfeurs. Le spot est connu. Il se situe sur la commune de Saint-Guénolé. Foule de locaux et d'allemands. Une des 2 plages est semble-t'il répertoriée comme site de concours officiel.
Si le parking principal est... pour le moins peu accueillant avec notre tanière, nous trouvons non loin, un bivouac parfait donnant sur la seconde plage. On va s'y ballader et profitons des derniers courageux... Bon y doivent avoir froid aux pieds.
La pointe du Raz fait partie des grands sites de France, au nombre de 14 aujourd'hui, mais 27 sont en projet.
Pointe du Raz en Cap Sizun, pour être précis, est un symbole du bout du monde. Le phare de la Vieille jouxte cet éperon rocheux. Ce phare est un défi à l'océan. Sa construction fut particulièrement longue et périlleuse puisqu'il n'y avait pas d'ancrage protégé des mouvements de l'océan. Il fallait donc systématiquement attendre une météo clémente pour s'y rendre et poursuivre l'ouvrage. Le site est bien sûr magique, il doit l'être encore d'avantage en cas de tempête. En tout cas, les photos au centre d'accueil témoignent de la fureur de l'océan.
Nous continuons notre route côtière en direction de la pointe de Van. Nouvelle ballade. Nous rejoignons la chapelle Saint-They. La découpe du litoral est vraiment belle. En fait, on pourrait faire un trek relativement facilement car les sentiers sont bien aménagés. On aperçoit déjà la pointe du Raz où nous allons filer toute à l'heure et entre les 2, une corniche avec sa fameuse baie des Trépassés.
Jeudi matin, le 22, nous suivons la côte et nous arrêtons pour une première ballade à la Pointe du Millier. Magnifique. Une maison esseulée s'y trouve. Une crique et un chaos de roches. Le paradis ou l'enfer... C'est selon. Mais l'endroit est très beau et il s'y dégage une ambiance comme je les aime.
Le soir, nous dormons à Douarnenez. Cette ville de 14'000 habitants en a perdu 6'000 au fil des ans. La crise de la pèche a passé par là. Nous avons décidé d'aller manger un plateau de fruits de mer. Enfin... les filles. Car les fruits de mer ne m'aiment guère.
Bon... On est en arrière saison. Le long du vieux port les affiches fermé jusqu'à mi-mars sont plus nombreuses que les restaurants ouverts...
Finalement je trouve un resto qui a l'air sympa. Alors c'est quoi un resto sympa? En fait, je veux un restaurant où les gens du cru vont manger. Je discute avec 2 messieurs, la soixantaine, d'après eux, pour les fruits de mer et poissons, il n'y a pas mieux en ville. C'est vendu on ira là. Et là, c'est chez Fanch. Un restaurant tenu par un couple Breton. Monsieur au fourneau, Madame au service. Voici leur adresse internet au cas où www.restaurant-chezfanch-douarnenez.fr
Bref Cécile et Célia ont prit le fameux plateau, nommé la Yole. Les montagnards qu'elles sont ont du prendre leur mal en patience pour décortiquer tout ça. C'est un art... Pour ma part, un repas poissons, avec du saumon et des sardines en roulade en entrée et un ragout de thon à la Bretonne comme plat. Excellent. Le repas, comme l'ambiance !
Nous apprenons notament que la langue bretonne a été interdite par le gouvernement français pendant de nombreuses années. Aujourd'hui, pour affirmer l'identité local, tous les noms des villes et villages sur les panneaux de circulations, ainsi que les sites touristiques sont dans les 2 langues.
A l'extrémité de la presqu'île se trouve la pointe Pen-Hir. Dominant les flots d'une septantaine de mètre, ces falaises offrent un magnifique panorama sur le grand large et les îlos plus proches, appelés les Tas de Pois.
Nous marchons le long du relief pour profiter des écueils redoutables plus bas.
Nous allons à la Pointe des Espagnols qui nous offre une vue imprenable sur Brest et sa rade. En effet, à cet endroit, le passage ne fait que 1800 mètres de large. Il est le témoin de différents affrontements dont certains remontent à plusieurs siècles en arrière déjà.
Nous quittons les Côtes-d'Armor pour nous rendre dans le Finistère. Nous dormons à Le Faou, charmant village au fond de la baie de Brest. Célia nous avait sélectionné certains bivouacs répertoriés dans différentes docs que nous avions pris à notre départ.
Le matin, nous mettons le cap sur Camaret-sur-Mer tout en longeant la Côte. La presqu'île de Crozon est un bras de terre situé entre le Finistère Nord et le Finistère Sud.
En route, entre Landénnevec et la pointe des Espagnols, notre chemin croise ce surprenant cimetière à bateaux. En fait, la baie de Brest donne bien des avantages. Dont un accès rapide de et vers l'océan Atlantique, tout en offrant au fil des méandres du cours d'eau, toute la tranquillité souhaitée pour déposer ces bateaux avant leurs destructions finales quelque part... probablement au Pakistan...
Sur un conseil d'un camping-cariste à qui nous prêtons notre tuyau pour faire le plein d'eau, nous faisons le lendemain le sentier des douaniers, une ballade de 8 km qui longe le bord de mer et est le coeur de cette côte. Ce sentier tourne au tour du village de Ploumanac'h, village situé entre Perros Guirec et Trégastel.
La météo n'étant pas particulièrement ensoleillée, nous apprécions la découpe de ce bord de mer et devinons que le rose aurait été mis plus en évidence avec le soleil.
Direction Perros-Guirec. Nous nous baladons sur la magnifique plage de Tréstau où nous prenons une glace tout en profitant du paysage sur la grève Saint-Pierre, colline rocheuse.
Nous nous dirigeons donc en direction de Paimpol, petite bourgade marquant le début de cette côte de Granit rose. Nous nous baladons le long du port, mais repartons rapidement pour être plus proche de ces rochers, de la nature.
Nous débutons notre seconde semaine de périple en entrant en Bretagne. Nous avons fondamentalement 5 jours devant nous, vendredi soir, nous devrions être à Nantes.
La Bretagne est belle et grande. Il faut donc définir un parcours sans quoi nous allons nous "perdre" dans des choix trop hasardeux et rouler sans visiter.
Notre choix s'arrête donc sur la côte de Granit rose dans le département des Côtes-d'Armor, puis la presqu'île de Crozon et la baie d'Audierne dans le Finistère.
Nous passons notre samedi à faire quelques courses, à trouver un point d'accès internet, charger nos mails... nombreux. Merci à tous de vos clin d'oeil. Et merci à tout celles et ceux, connus et inconnus qui nous ont sollicités pour notre newsletter.
Dimanche, nous le passons sur ce parking au-milieu du parc à Saint-Aignan. Le soleil brille et les arbres qui nous entourent sont magnifiques, le feuillage est automnale. Et il est temps de faire la mise à jour du site pour ces 15 derniers jours en espérant la mettre en ligne demain.
Pendant que j'écris, Cécile nous concocte une marmelade de citron, tellement délicieuse, et hop 4 pots pour les petit-déj et pour le repas une noix de veau, avec ses haricots fin et un risotto. Avec tout ça, je nous ai sorti un Amarone 2006 de chez Bosan Cesari, top ! Elle est pas belle la vie... :-) (le clin d'oeil est pour toi Yves-Alain. Mais oui... pour les autres aussi)
L'essentiel n'est pas d'ajouter des années à sa vie, mais de la vie à ses années