Et pour le plaisir, quelques bivouacs pour nos premiers tours de roues canandiens, en Nouvelle Ecosse et Nouveau Brunswick
De plus les « marais », sorte de vase, dessinent des rivières plus ou moins profondes et sont le reflet des courants.
Nous aurions volontiers fait une sortie kayak, mais la saison ne démarrait… que la semaine prochaine. Tant pis, on en fera ailleurs, peut-être du côté de Terre-neuve.
C’est vrai que ces rochers, qu’on surnomme pots de fleurs, permettent de visualiser les mouvements de l’eau entre la marée haute et basse.
C’est vraiment cool de s’y promener aussi bien à marrée haute que basse. L’eau est très brune car elle charrie le grès des rochers qui est attaqué par le flux de l’eau mais aussi par le gel et dégel au gré des saisons. C’est ce qui donne cet aspect très caractéristique de ces formations.
C'est avec cette étape que nous quitterons la baie de Fundy... magnifique !
Nous quitterons le parc après un bon bain de nature et filons non loin, toujours sur la baie de Fundy, aux rochers Hopewell (Hopewell Rocks). Leur slogan est : découvrez les plus hautes marées du monde et marchez sur le fond de l’océan.
... et finalement prendre un apéro au bord de "notre" lac !
... pour approcher une chute d'eau...
... puis nous longeons la rivière...
D'abord c'est la forêt qui nous entoure...
Mais ce que nous retenons, c’est la vraie première sortie de Charly qui nous a emmené à notre randonnée. 38 km aller retour. Il ronronne à merveille notre ami. Bon ok, c’est pas le joli bruit d’une Harley, mais il fait le boulot à 80km/h.
Le seul bémol est la rencontre avec une espèce que nous ne connaissions pas encore… Les « black flies ». De toutes petites mouches… heu voraces les salooooopes. Moi, j’ai pensé qu’il s’agissait de « bébé mouche »… en fait une espèce de mouches miniatures, elles m’ont littéralement bouffé.
Finalement, nous partons rejoindre la parc national et resterons 3 jours. Nous sommes dans ce qu’ils appellent « camping primitif ». Ici, il n’y a qu’un robinet d’eau et des wc « secs ». Pas d’électricité… Du coup, pas de voisin. Les autres privilégient les campings standard. Tant mieux. On est à nouveau juste à côté d’un petit lac et entouré d’arbres. L’endroit est superbe.
Et surtout, on fait une magnifique randonnée sur 2 trails (parcours) qui se rejoignent et qui nous permettent ainsi de faire une boucle. L’Orignal et les Chutes Laverty. Vraiment une belle journée.
Et puis, déjà que je parle des canadiens, qu’elles ont été nos premières surprises… En vrac… Le pain, bon avec ça rien d’étonnant. Je crois que c’est un problème culturel… Mais pour nous les romands qui aimons le pain comme les français… ben il est pas tété ici.
Ah oui les autoroutes. Ici dans l’est pas en super état, mais j’avais encore jamais traversé de voies chemin de fer sur une autoroute… ni inversément des chemins de quad qui eux traversent l’autoroute de part en part…
L’eau gazeuse, le litre est, hors action, 2 fois plus cher que le diesel !!!
Et dernière remarque, l’environnement et l’Amérique du Nord, ça fait toujours encore 2. Quand on voit le nombre de sacs en plastique qu’on vous donne quand vous faites vos achats… Il doit s’en consommer plusieurs millions chaque jour de ce côté-ci de l’Atlantique. Dommage !
Pour le reste, on apprécie chaque instant passé.
On se ballade autour de « notre » lac… et profitons de cet endroit tranquille pour bosser un peu sur le site.
Il y a quelques maisons, vraisemblablement des résidences secondaires autour du lac. Pour ne pas s’imposer en terrains conquis, je vais sonner à une maison, personne, puis une seconde… La réponse est équivoque et à l’instar de tous les contacts que nous avons eu jusqu’à présent. Super sympa. Enjoy, make yourself confortable… Cool.
Oui les gens ici dans l’est canadien sont plutôt gentils. Ils disent bonjour quand ils vous croisent. Ils vous font des signes de la main. Ma foi, oui c’est sympa.
Nous quittons la ville et remontons vers le nord pour rejoindre le parc national de Fundy. A proximité du parc, alors que nous sommes déjà dans cette forêt, nous quittons la route principale, étant à la recherche d’un bivouac. Et là, quelques kilomètres plus loin sur cette route non asphaltée, nous débouchons sur un lac au nom peu glamour, Mechanic Lake, mais quel environnement ! Trop top. OK on est au Canada, mais ça le fait vraiment.
Puis à marée haute, la baie se situe cette fois-ci à 4,4 m en-dessus de fleuve, et la formation des rapides s’inverse…
A l’étale, moment qui ne dure que 20 minutes, les 2 niveaux du fleuve et de la baie se rejoignent équitablement et c’est le moment que tous les bateaux doivent choisir pour franchir le passage.
A marée basse, le fleuve qui a déjà parcouru env. 725 km approche de la baie et passe une gorge étroite. La baie se trouve alors à 4,4 m en-dessous du fleuve et donc il y a une formation de rapides.
Le lendemain, nous mettrons le cap sur Saint John au Nouveau Brunswick où là-bas il y a un phénomène assez étrange et caractéristique de l’amplitude des marées, les rapides réversibles.
Il s’agit « tout simplement » de l’affrontement et la collision des marées gigantesques de la baie et du courant puissant du fleuve St-Jean.
St John - les chutes réversibles
Simple et logique comme bonjour, mais tout de même assez rare. L’effet de la marée se fait sentir en amont du fleuve jusqu’à Fredericton quelque 130 km plus haut. Ce cycle se répète toutes le 12,5 heures.
Nous partons pour Joggins Fossil Cliffs. Aussi au patrimoine de l’Unesco. Il s’agit de fossiles vieux, très vieux… trop vieux pour nous. On n’est pas très emballé par les toutes vieilles pierres, alors on se trouve finalement un bivouac sympa avec une belle vue sur la baie et ce sera tout pour ce site…
Nous quittons Grand Pré bien décidé de découvrir un peu plus cette immense baie qui tient ce record mondiale des marées. Quelques chiffres qui donnent le vertige. La plupart des marées ici ont des amplitudes variant entre 10 et 15 mètres. Certaines ont même atteint les 20m. A chaque marée, le volume d’eau entrant ou sortant est supérieur à 100 milliards de tonnes… je vous laisse le soin de calculer en m3. La marée de la baie de Fundy, comme toutes les marées tient compte de la distance entre la lune et la terre. Elle résulte de l’action des marées qui prend son origine très loin d’ici, dans le sud de l’océan indien et qui remonte vers le nord et la baie de Fundy, en contournant le Cap de Bonne-Espérance. Bref, ça déménage !
Ils ont vécu dès 1680 de manière pacifique avec les locaux de l’époque, les Mi’kmaqs. Il faut dire que les Acadiens ont travaillé dur. Ils se sont primairement installés autour de la baie de Fundy. Cette baie qui a l’insigne honneur d’avoir les marées les plus importantes au monde, j’y reviendrai ultérieurement, offre avant toute chose des marais salins qu’ils ont petit à petit transformé en « pré » cultivable. Grand Pré se veut donc le témoin de ce travail mais aussi surtout de la déportation, appelé le Grand Dérangement, qui débuta en 1755. Les Acadiens tout en étant de souche française, se voulaient avant tout neutre dans la guerre que se livrait la royauté britannique et française pour la conquête du nouveau monde. Il en résultat une période « tranquille » pour les Acadiens, avant que finalement la royauté anglaise en décide autrement et les déporte dans divers régions nord américaine mais aussi européenne. Certains revinrent. D’autres pas. Mais aujourd’hui, il y a une grande fierté des descendants acadiens que l’on trouve toujours en majorité dans les provinces est du Canada.
Bref, après une belle soirée et une nuit bien agréable, on reprend la route pour aller à Grand Pré, site faisant partie du patrimoine de l’Unesco. C’est ici qu’on achète notre pass canadien pour les parcs nationaux et lieux historiques. Prix famille 136.40 $ canadiens pour près de 100 sites répertoriés. Valable 1 an, respectivement 2 ans cette année, car l’année prochaine, le pays fête ses 150 ans de la Confédération du Canada. Un excellent deal !
Grand Pré symbolise toute l’histoire des Acadiens et l’agriculture traditionnelle qu’ils ont utilisée dès les années 1680.
Un peu d’histoire. Les Acadiens proviennent pour 2/3 de Charente Maritime. Ils se sont installés principalement dans les Provinces appelées « Maritimes » (Nouveau Brunswick, Nouvelle Ecosse et Terre Neuve).
...et de partir en direction de la baie de Fundy, de l’autre côté de la Nouvelle Ecosse.
Nous décidons donc de reprendre la route...
En route, nous trouvons un bivouac fantastique. Un petit arrêt au-milieu de cette forêt du centre de la vallée d’Annapolis. Une place qui donne sur le lac et réseau d’eau sur lesquels on peut aller faire du canoë. Canada, oh oui ça le fait ! Géant.
Le parc fait suite à une période où il y a eu un intense mais bref Gold rush. Il y a eu un filon qui s’est finalement rapidement épuisé. En résulte des grottes et surtout une promenade agréable. Sans plus.
En repartant le lendemain, nous poursuivons notre découverte de cette belle route...
The ovens est un parc naturel régional. Le parc propose aussi un camping à un tarif heu… élevé. On ne fera donc que de se balader dans le parc. Je n’ai jamais vraiment imaginé aller observer la vie sauvage sur Manhattan, je ne vois dés lors pas la raison de payer entre 40 et 50 $Can alors que la nature qui nous entoure est si vaste pour profiter d’être un peu seul…
De là, nous partons pour « the ovens », toujours situé dans cette région appelée « the blue nose coast », nous suivons cette belle route côtière. Nous nous arrêtons pour un bivouac sympa à Queensland juste sur un passage séparant l’océan d’un petit lac autour duquel se trouve des habitations.
Il faut dire que ce n’est pas les espaces qui manquent, du coup il y a pléthore d’endroits cool pour construire sa maison.
Nous prenons finalement la route en direction de Peggy’s Cove sur la côte atlantique. Ce mignon petit village de pécheur est situé sur une crique et baie pittoresque et sauvage.
Pour nous autre suisse romand, il est aussi le lieu où le vol SR 111 (NY-Genève) s’était abimé le 2 septembre 1998. Un petit mémorial fait face à la mer. Magnifique endroit pour une tragédie.
Le temps est parfois gris, parfois très ensoleillé. Nous en profitons pour nous balader sur ces gros rochers arrondis.
Un peu à l’est d’Halifax, je l’avais repéré avant de partir comme un bivouac agréable où nous pourrions tranquillement nous installer et effectuer notre rangement de fond. Et quel bel endroit pour se faire.
A mon père, nos aventures canadiennes.
Il est un peu moins de 6h00 du mat, quand nous rejoignons l’aéroport de Genève pour notre grand départ. Celui-ci marque un tournant dans notre périple, puisqu’il nous envoie vers un autre continent. Un one way sur Halifax, mais style arrêt boille de lait… si on peut dire. Via Frankfurt et Toronto.
Quand les roues quittent le tarmac… un pincement se fait sentir et cela fait drôle de se dire qu’on ne foulera plus le sol suisse avant un bon moment.
A peine le temps de cligner des yeux donc, de regarder 3 films et on atterrit à Halifax dans la province de la Nouvelle Ecosse.
Qu’il s’agisse des formalités d’entrée au Canada ou celles liées à la reprise de notre Tanière, tout s’est fait de manière très simple et rapide. Cool ! Mais le monde voyagerait-il ? Il n’y avait pas moins de 35 camping-cars sur notre cargo en provenance d’Europe !
Voilà, on est au Canada. Le CC aussi, sans dégât, ne reste plus qu’à faire les pleins d’eau, GPL, diesel, nourriture et ranger toutes nos affaires. Après une très sympathique première demi-journée et soirée avec les « Duboux », des romands septuagénaires, heureux tour du mondiste pendant 6 ans et repartis en Amérique du nord pour 18-24 mois, nous mettons le cap sur Cow Bay.
Pour nous, désormais, nous filons sur la plus petite province du Canada, L’Ile du Prince Edouard et quittons le Nouveau Brunswick qui est soit dit en passant la seule Province bilingue du Canada. Ici, on recense 33% de francophone.
Premiers tours de roues dans le Nouveau Monde
L'essentiel n'est pas d'ajouter des années à sa vie, mais de la vie à ses années