On allait oublier, mais les voici nos bivouacs du moment...
Notre arrivée sur le Pacifique coïncide avec le passage des 46'000 km à notre compteur, alors que nous en avions 23'000 au passage de l’Atlantique… Comme quoi on a déjà pas mal vadrouillé en Amérique du nord.
Nous laissons sciemment de côté la Nappa Valley. En fait, ce n’est que pour mieux y revenir l’année prochaine lors de notre descente sur le Mexique. Il aurait été totalement inintéressant d’y aller avec Célia. Ici on ne badine pas avec l’âge concernant les boissons alcooliques, même pour une dégustation. Donc cette visite se fera après son départ prévu début août 2017.
En quittant le lac, notre route longe Squaw Valley qui avait reçu les jeux Olympiques dans les années 60. Nous conduisons sur une autoroute qui monte jusqu’à 2500 m et la neige nous entoure à nouveau. C’est une différence notable avec l’Europe d’avoir un réseau routier encore aussi dense à de telles altitudes. Dans nos contrées, il y a bien longtemps qu’on a creusé des tunnels…
Ceci étant, nous profitons des paysages qui nous sont offerts avant d’entamer une longue descente en direction de l’océan.
Ici aussi, la beauté du site nous rappelle par moment des paysages qui nous étaient familiers en Suisse.
Nous en ferons presque le tour, en passant notamment par la Baie Emerald avec sa petite île et château, avant de prendre la route en direction de San Francisco et du Pacifique.
... Le bien nommé Lake Tahoe. Non seulement beau mais très prisé par la riche communauté de San Francisco.
Situé à quelque 1900 m d’altitude, ce lac alpin est entouré de montagne et il est réputé pour être particulièrement transparent.
Nous quittons Bodie pour remonter au nord par la route 395 qui nous fait revenir très brièvement sur le Nevada et sa capital Carson City. De là, nous bifurquons pour retrouver la Californie quelques km plus loin tout en longeant un très beau lac...
Aujourd’hui ne demeure malheureusement plus qu’une partie de la ville, puisque celle-ci fut la proie des flammes à maintes reprises.
créant églises, écoles, bars (il y eut plus de 60 saloons), hôtels et son fameux « red district » !
La population baissa brutalement à la fin du 19ème et continua jusqu’à l’arrêt définitif de la dernière mine en 1942.
La ville vécut d’ailleurs un véritable boom à partir de 1875 et la population a cru jusqu’à atteindre 8 à 10'000 personnes.
Elle vécut plusieurs crises liées à l’or, aux guerres et autres récessions, mais fut le témoin typique de ce genre de ville avec une expansion fulgurante,
Il nous tenait vraiment à cœur de venir visiter Bodie, réputée pour être la ville fantôme la plus célèbre et intéressante aux USA.
Cette ville désormais transformée en State Park ne nous aura pas déçue.
Tout débute durant la moitié du 19ème siècle lorsque la ruée vers l’or marqua un tournant dans l’histoire de l’ouest.
W.S. Bodey de l’Etat de New-York découvrit de l’or ici en 1859. Il mourut quelques mois plus tard dans un blizzard et ne connut donc jamais la ville qui porta son nom en son honneur. Son corps, ou plutôt ses os, ne furent retrouvés qu’en 1879 et il repose désormais dans le cimetière de la ville.
Il n’empêche que nous avons eu un plaisir à la hauteur de sa réputation. Se retrouver dans cet endroit désolé où le soleil brûle en été et le froid vous gèle en hiver, (la ville se trouve à 2’550 m d’altitude) montre combien la frénésie d’une richesse facile a toujours fasciné les hommes que nous sommes.
... Bodie State Historic Park
ont en plus eu la très bonne idée de prendre avec eux pour leurs 6 semaines aux USA le fameux pain d’épice de Bolligen. Ils nous en offrent 3 emballages… Hey les gars merci encore. On se fera 3 p’tit déj résolument différents du pain mou américain. Que du bonheur de retrouver un goût «bien de chez nous» ;-)
Nous reprenons donc la route direction Bodie, que nous visitons le lendemain.
Un arrêt sera encore plus palpitant. L’œil encore collé à l’appareil, j’entends… Are you guys from Switzerland ?... Yes we are… so are we, from Bolligen, also salü z’amme ! (Hey Raphaël, pas loin de chez toi, juste après le Jaun Pass). Bref nos 2 compères suisses-allemands, Christian & Adrian,
La rte 120 est fermée, tout comme la 108 ou encore la 4. Nous devons donc nous rabattre sur la 88 qui nous fera monter tout de même vers les 2700m d’altitude, certes les autres atteignaient presque 3000m. Malgré tout, notre route nous emmène dans des paysages enneigés avec quelques points de vues fantastiques. La route est décidément une source de joie inépuisable !
Bref, quitte à s’attirer les foudres de quelques irréductibles, nous ne passons qu’une seule journée à Yosemite. Si sa beauté n’est pas en cause, bien au contraire, la vallée nous aura vraiment fait penser à la Suisse et tout particulièrement à la vallée de Lauterbrunnen dans l’Oberland bernois. Du coup, notre intérêt pour le village fantôme de Bodie l’emportant et la neige pointant son museau, nous décidons de ne pas « perdre » plus de temps et remontons vers le nord sur quelques centaines de km, afin de trouver un col encore ouvert et pouvoir passer sur l’est.
Nous passons la nuit à environ 2300 m d’altitude. Et si la journée avec le soleil on se promène volontiers en bermuda et t-shirt, la nuit est… plutôt froide. Il fera cette nuit env. -10… Pas de doute sur l’état des précipitations au cas où elles arriveraient.
... et Cook’s Meadow Loop.
Nous continuons notre route dans la vallée et posons notre Hymer avant de partir pour 2 petites balades :
L’avantage d’y rentrer par le sud est la vue absolument magnifique qu’on découvre au sortir d’un tunnel. Une place encombrée est à disposition et elle est prise d’assaut. Il faut dire que cela mérite bien une ou deux photos.
On découvre de ce point toute la vallée avec El Capitan, un piton rocheux, qui avec ses 900 m en fait la falaise la plus haute du monde. Elle est du reste très prisée des « free climbers » du monde entier. Puis on voit le symbole du parc, le « Half Dome », un piton à la forme très particulière et enfin quelques très belles chutes d’eau. La carte postale est posée.
Il est temps désormais pour nous de mettre le cap sur Yosemite.
Nous y arrivons par l’entrée sud. Le parc est tout de même assez grand, mais la partie principale se concentre sur la Yosemite Valley.
Ces petites marches nous offrent de très belles perspectives, notamment depuis Sentinel Bridge, sur le parc ou du moins sa partie la plus connue. Il faut dire qu’ils ont déjà fermé l’accès à Glacier Point, ainsi que la route 120 qui traverse le parc vers l’est et que nous avions du reste prévu de prendre pour nous rendre à Bodie… Mais nous y reviendrons tout à l’heure.
Désormais, nous redescendons dans la vallée, de 2300m à 100m, avant de remonter en direction de Yosemite.
C’est juste à quelques kilomètres de son entrée que nous trouvons un bivouac où nous décidons de rester 2 jours. Idéalement situé en bordure de forêt, nous alternons petites balades, travails sur le site, textes et photos, soirées Jass… yeak yeak et …
… une fête d’Halloween toute particulière.
Célia s’est prise au jeu, dans ce pays qui avoue un intérêt marqué pour cette fête, de nous préparer une soirée surprise où nous aurons beaucoup ri, bien mangé et bu de façon joyeuse.
Expulsés de notre Tanière pour 2 heures, Célia nous concocte un repas en lien avec ce fameux 31 octobre. Une déco super sympa, une ambiance toute chaleureuse et des jeux de rôles marrants après le dessert… Bref, une superbe soirée !
Cela marquera la fin d’un parc dont nous aurons vraiment apprécié son côté unique.
Nous faisons encore 2 arrêts dans le parc. Le premier pour voir le General Sherman considéré comme le plus grand arbre au monde. Beaucoup de monde autour… Nous en apprécions que d’avantage notre rando du jour qui nous aura permis de profiter en toute tranquillité de ces magnifiques mastodontes. Le dernier arrêt sera pour un autre général, Grant en l’occurrence.
Puis nous continuons via le Soldier Trail pour revenir vers le musée.
Notre ballade nous emmène aussi au Moro Rock, d'où on jouit d’un très beau panorama au fur et à mesure qu’on atteint le sommet de ce rocher.
… avant de partir pour une randonnée de 3h et demie à travers la bien nommée Giant Forest. Des arbres, des géants à foison. Cela donne lieu du reste parfois à des perspectives tout à fait hilarantes. Nous nous sentons tels des Lilliputiens. Il y a comme un côté irréel.
Bon, en même temps, ils mettent un moment pour atteindre leur pleine maturité si on peut dire. Ce sont des arbres qui sont, pour les plus grands, plusieurs fois millénaires !
Toujours dans le registre des chiffres, en voici quelques uns dignes d’intérêts.
Des diamètres jusqu’à 11 m, ou encore une circonférence dépassant les 30 m, des branches dont le diamètre peut atteindre 2 m, un poids dépassant allègrement les 1000 tonnes ou encore un volume de plus de 1500 m3 et une hauteur dépassant les 80m.
Bref, vous l’aurez compris, on ne joue pas dans la cour d’école des apprentis-bûcherons. La route très sinueuse nous amène sur un plateau situé à 2300 m. Nous laissons la Tanière au lieu-dit Giant Forest Museum où nous jetons un œil à notre première belle bête, The Sentinel, …
Nous sommes désormais en route pour un nouveau parc, qui celui-ci est bien différent. Sequoia et Kings Canyon Parks. Les 2 parcs sont jumelés, mais c’est bien évidemment sur le premier que nous nous concentrerons. S’il semble moins spectaculaire que les parcs plus « rocheux », il présente à nos yeux un intérêt tout particulier tant ses arbres sont impressionnants. C’est tout à fait le genre de plantation que votre voisin vous remercie d’avoir mis en terre dans votre jardin…. ;-)
Nous conduisons encore près de 2 heures pour sortir du parc et trouver un bivouac sur le flanc ouest de la réserve.
... avant de revenir à nouveau très serré et demandant, ça et là, quelques petites escalades de rochers et autres éboulis encombrants un passage très étroit.
Puis une ouverture, plus contrastée au niveau des couleurs, ...
Cette rando remonte un canyon. Une première partie assez resserrée prise dans un défilé de marbre lisse.
De plus, nous voulons faire encore une petite rando, celle de Mosaic Canyon. Et mine de rien la journée avance. Nous ne souhaitons pas être pris par la tombée de la nuit qui arrive de manière assez abrupte avant les 18h00 en cette période de l’année.
A l’instar de nos autres ballades, nous y passons un très bon moment, mais devrons rebrousser chemin avant d’arriver au terme du trail, faute de lumière.
Nous mettons dès lors le cap sur les dunes de Mesquite Flat Sand Dunes où nous nous contentons de faire quelques photos.
Il faut dire que, même en cette fin octobre, le soleil tape fort. Et la veille nous avions eu de belles dunes, au Nevada certes et à l’extérieur du parc, mais que pour nous…
Nous avions prévu de faire un saut à Scotty’s Castle, mais la route a été emportée l’année dernière par… une grosse pluie… Donc fermé aux visiteurs cette année encore.
Celui-ci, comme son nom l’indique, offre une palette de couleur dessinée sur les roches de la colline, passant du jaune au vert ou encore au violet. C’est en fait le fer présent en quantité dans ces roches qui provoque ce dégradé de couleurs.
Sur le chemin de retour, nous passons encore Artist’s Drive, une route d’une bonne dizaine de km, qui serpente le long de la colline pour atteindre le point nommé Artist Palette.
Nous nous arrêtons également à Devil’s Golf Course, toujours ce même lac salé mélangé à la terre qui prend des allures chaotiques.
Un panneau nous indique, quelque 86 mètres plus haut le niveau de la mer… Intéressant. Un lac salé se profile devant nous que nous rejoignons à pied.
Notre route descend pour finalement rejoindre cet immense plateau, Furnace Creek Area, qui nous amène à Badwater Bassin. Justement le point le plus bas.
Notre visite commence plus haut à Zabriskie Point. Ce point de vue de 360 degrés offre un très beau panorama sur la vallée et les collines environnantes. Il est vrai qu’étant dans un environnement particulièrement sec, des impressions de paysages lunaires se dessinent à nos yeux.
Le passage du Nevada en Californie marque notre entrée dans un nouveau parc national, celui de Death Valley en l’occurrence. Avec plus de 13'000 km2, il est le plus grand parc américain. En outre, c’est l’endroit le plus chaud et le plus aride des USA.
De juin à septembre, la température diurne ne descend pas en dessous des 40 degrés, avec un record enregistré un 10 juillet et ses 57 degrés, qui semblerait être la température la plus élevée jamais enregistrée sur terre. La partie centrale du parc est une grande dépression qui descend en-dessous du niveau de la mer. Le point le plus bas du parc et des USA avec une altitude négative de 86 mètres.
Death Valley National Park
En préambule à notre première visite, voici quelques ressentis sur notre expérience en Californie. Il est vrai que le simple nom de cet état évoque le rêve, la liberté ou encore la « cool attitude ».
Si nous avons, à l’instar des autres états visités, beaucoup aimé la Californie, soyons clairs et un peu moins naïfs que cette première image. Ici plus qu’ailleurs l’interdit est décidément de rigueur. Un état qui propose à la fois des zones urbaines particulièrement denses et étalées, mais aussi d’immenses territoires très désertiques.
L’argent est roi et de ce fait on vous fait savoir de toutes les manières possibles, à commencer par toutes sortes de panneaux, que les gens suspicieux ne sont pas les bienvenus. On avise le sheriff au premier coup d’œil…
Alors même si nous n’avons eu aucun désagrément, le simple fait de chercher de l’eau s’est avéré parfois plus difficile qu’ailleurs. C’est vrai que le rêve américain d’un côté et le soleil californien de l’autre auront eu raison de certains qui se trouvent à dormir dans leur véhicule… Des gens qu’on ne veut, en tous les cas, pas dans son voisinage.
Voilà, le tableau est posé. En route…
Death Valley nous aura plus, mais n’est à nos yeux de loin pas aussi attrayant que les autres parcs traversés jusque là.
California, ses grands parcs
L'essentiel n'est pas d'ajouter des années à sa vie, mais de la vie à ses années